Les orchestres Jazz et chefs d'orchestres célèbres
Fletcher Henderson (1898-1952)
La musique du big band de Fletcher Henderson reflète l'évolution du jazz, de la simplicité du style New Orleans au raffinement du Swing. Henderson, né dans l'état de Georgie, grandit en écoutant le blues de Bessis Smith et de Ma Rainey. C'est par ces influences rustiques et cette atmosphère douce-amère, que les big bands qu'il dirigea à New York dès 1923 se distinguèrent des groupes de ragtime et des orchestres de bal de l'époque.
La musique des ensembles de Fletcher Henderson était plus raffinée que celle des territory bands, apparus à la même époque. Ses musiciens avaient en général reçu une solide éducation musicale, et beaucoup d'entre eux lisaient la musique, ce qui n'étaient pas toujours le cas dans les territory bands. Celà avait son importance puisque Henderson ne travaillait que sur des arrangements très détaillés écrits avec Don Redman, Benny Carter et Bill Challis. Cet Orchestre ouvrit la voie aux big bands les plus célèbres des années 30: Henderson devint l'arrangeur de Benny Goodman.
Avec ses riches orchestrations, ses rythmes entraînants et son jeu subtil de rappels et de contrastes entre sections, le big band d'Henderson (dans lequel jouait Louis Amstrong et Lester Young) fut le précurseur le plus important des légendaires big bands des années trente.
Cab Calloway (1907-1994)
On découvre chez Cab Calloway, en plus d'un rôle d'amuseur burlesque, des audaces verbales et musicales qui ont contribué à faire progresser le jazz des années trente vers les déchirements et explosions du bebop. C'est lui qui lanca le fameux "hi-de-ha-di-ha-di-ha". Dès son apparition au Cotton Club de Harlem dans les années trente, Cab Calloway fascinait les salles avec son jazz sauvage, ses cheveux en pagaille, son sourire et sa voix chaleureuse. Ses délires scéniques et vestimentaires, ses gestes amples et désarticulés, ses incantations redondantes et la qualité explosive de son orchestre en font un précurseur, un innovateur et un personnage phare du music-hall américain.
Benny Carter (1907-2003)
Saxophoniste, clarinettiste, trompettiste, arrangeur et chef d'orchestre américain. Né dans une famille de musiciens, il choisit le saxophone alto pour rejoindre l'orchestre de June Clark en 1924. Il constituera son orchestre à New York en 1928. Il jouera également dans l'orchestre de Fletcher Henderson ainsi que dans celui de Chick Webb. Benny Carter faisait preuve de faciliter pour composer et arranger la musique. Sa carrière continua jusque dans les années quatre-vingt-dix.
Lionel Hampton (1909-2002)
Hampton est une véritable institution du jazz, tant pour son rôle de musicien que pour son travail de chef d'orchestre. C'est le plus connu des vibraphonistes. Vigoureux, percutant, fantaisiste, inventif, éloquent, Lionel Hampton est vite sollicité pour enregistrer sous son nom, parallèlement à ses prestations avec l’équipe de Goodman. Il transformait la musique de tous les orchestres qu'il touchait en swing irrésistible.
Chick Webb (1909-1939)
Batteur et chef d'orchestre américain. Bossu et mesurant moins d'un mètre cinquante, Chick Webb se battit toute sa vie contre une tuberculose congénitale de la colonne vertébrale. Il devint ainsi un des batteurs et des chefs d'orchestre le plus compétitifs de l'ère des big bands. Benny Goodman emprunta à partir de 1935 quelques-uns de ses plus grands succès.
Ben Pollack (1903-1971)
Chanteur, chef d'orchestre américain. Premier batteur des New Orleans Rhythm Kings, il enregistra pour la première fois en 1923. Il monte son premier orchestre en 1926. Il participa à de nombreux orchestres de swing et joua aux côtés de Benny Goodman, Glenn Miller, Jimmy PcPartland. Bud Freeman. Il fut l'un des premiers à ajouter des violons et des violoncelles à un orchestre de jazz.
Bennie Moten (1894-1935)
Pianiste de ragtime, Bennie Moten enregistra son premier disque en 1923 avec un ensemble de New Orleans. En 1927, il dirigea son premier big band. Son orchestre était doté d'une section rythmique tonitruante dont s'inspireront de nombreux ensembles par la suite.
Benny Goodman (1909-1986)
Benny Goodman, clarinettiste de Chicago, considéré comme le symbole de l'ère Swing. Il dirigea l'orchestre le plus célèbre et le plus représentatif de l'époque. Tout comme Paul Whiteman fut sacré “King of Jazz” dans les années 20, Benny Goodman se voit à son tour élu “King of Swing” au milieu des années 30. Benny Goodman ose défier les moeurs en usage en embauchant des solistes noirs tels que Teddy Wilson (p), Lionel Hampton (vib), cootie Williams (tp) et Charlie Christian (g), qu’il met particulièrement en valeur et avec lesquels il se produit en petites formations lors des intermèdes pendant les spectacles de son grand orchestre. Benny Goodman devint très vite une célébrité. Il fut le premier musicien de jazz à porter son Swing au Carnegie Hall, temple de la musique, le 16 Janvier 1938.
Count Basie (1904-1984)
Le Count Basie Orchestra impose un jeu d’ensemble vigoureusement architecturé et soigneusement ciselé, où les solistes vont s’exprimer dans la seule perspective de mettre en valeur le travail d’orchestration et la domination des sections. Son orchestre de jazz n'aligne que des solistes de première force, musiciens qui resteront de longues années fidèles au leader, donnant à cette formation une sonorité immédiatement identifiable. Le tout surveillé attentivement par la guitare de l’indestructible Freddie Green et les relances économes du Count. Au premier rang de ces solistes: le saxophoniste Lester Young.
Il suffit d’écouter un seul disque pour mieux saisir toute l’élégance naturelle du Count, pour comprendre cette sensation de force et de fraîcheur, pour percevoir l’apaisement qui cherche à poindre sous le déluge fastueux.
Ca fonce et fracasse, ça ondule et ondoie, ça claque, ça s’époumone, ça claque-poumone et ça pulse et ça swingue. A la différence des orchestres de Benny Goodman et de Duke Ellington, dont la musique faisait l'objet d'arrangements minutieux, le style de l'orchestre de Count Basie resta proche de celui des territory bands, très influencés par le blues. L'orchestre de Count Basie joua et enregistra de la musique de grande qualité pendant des dizaines d'années.
Duke Ellington (1899-1974)
Au cours de sa carrière il fréquenta le ragtime, le jazz New Orleans, la musique des territory bands, celle des big bands de New York, le be-bop des années vingt, le cool des années cinquante et le free des années soixante. Il contribua également à l'évolution du jazz en tant que chef d'orchestre, compositeur, arrangeur et pianiste, et assimila une infinie variété d'influences, dont la musique classique. Duke reçut une formation classique et apprit le solfège.
On reconnait en général ses morceaux aux rugissements des trompettes qui tranchent avec la douceur des saxophones, aux tempos qui changent de façon spectaculaire et aux rythmes syncopés qui leur donnent un swing particulier. Duke Ellington a toujours su s’entourer de musiciens fidèles, en parfaite symbiose avec ses recherches. Il existe au moins un millier de CD qui couvrent la carrière de Duke Ellington de 1920 aux années soixante.